Objectif-îles; les News 6 - Mai 2002
Vos hôtes
N°6

Mai 2002

Le dimanche 5 mai 2002

Départ pour le « Tour du monde »

08h30, en toute intimité, ce dimanche matin, la famille Gauthey quitte Hendaye pour entamer ce long voyage qui doit les mener autour du monde. Grand beau, mais froid, le pays Basque ne leur aura pas offert un séjour estival. Malgré le soleil, les pulls et vestes sont de rigueur. Mais c’est un départ pour les tropiques, alors patience. A bord, Jacques, Vivianne et Benjamin sont accompagnés de Sandra, la jeune fille, Jean-Claude Lisle, ami de longue date et Jean-Georges Bordes, le vendeur qui leur fait l’amitié de les accompagner pour cette première partie. « Alizé » est presque prêt. La pose du générateur a été terminée le jour précédent, la météo du standard C ne fonctionne pas, ainsi que le système de surveillance, mais à quoi bon se plaindre, cela fait partie des choses naturelles dans le monde de la voile.

A la sortie du port de Sokoburu, « Alizé » est escorté par la vedette des douanes, c’est trop tentant pour ces fonctionnaires zélés qui débarquent à bord pour contrôler les papiers du bateau et de ses occupants. Merci la France pour ce souvenir de dernière minute. C’est vrai que le grand drapeau suisse a de quoi les intriguer. D’ailleurs, il n’est pas conforme, il doit donc être retiré, ce qui est aussitôt exécuté.

Au moteur, dans la houle du dernier coup de vent du golf de Gascogne, « Alizé » taille sa route en direction de Bilbao, 1ère escale. Une ligne de pêche est posée et moins d’un quart d’heure plus tard, Jean-Georges n’en croit pas ses yeux quand il y a une prise. Un malheureux poisson trompette, une aiguille, s’est fait crocher au passage de la ligne, l’hameçon profondément enfoncé dans le ventre. Il faut dire qu’à 7 nds, cela va vite.

A midi, Vivianne sert le plat du skippeur ; confit de canard, mousseline, petits pois, carottes. Sandra est malade et Jean-Claude fait la sieste.

Dans l’après-midi, toujours au moteur, des vibrations se font ressentir dans la coque tribord, puis un choc violent. Après contrôle, un sac plastique est coincé dans l’hélice, une chose qui est courante le long des côtes espagnoles selon Jean-Georges. Le skipper assume et enfile la combinaison de plongée, masque, tuba. Après une courte plongée dans les eaux froides, le mal est réparé.

A 18h30, après 66 miles nautiques pour cette première journée, « Alizé » s’amarre à l’un des pontons de la superbe marina « Abra Gexto » dans la baie de Bilbao. Cette grande ville industrielle a su développer ses échanges avec la marine marchande et le tourisme. De nouvelles constructions de fort belle architecture sont visibles un peu partout et les terrasses des nombreux bars et restaurants témoignent d’une ville bien active.

La nuit est agréable, Babou facilement couché, l’équipage joue au « barbu », un jeu de cartes proposé par Jean-Claude. Mais cette nuit restera gravée par une xième dispute entre Jacques et Vivianne. Sortie pour boire un verre avec Jean-Georges, les deux fêtards rentrent à 05h00 du matin, attendus de pieds fermes par Jacques qui s’angoisse depuis belle lurette. Explications musclées sur le ponton, Jean-Georges essaye, en vain de s’excuser auprès de Jacques en lui expliquant qu’il est responsable de cette rentrée tardive. Jacques le connaît pourtant pas mal, Jean-Georges ne sait pas se rentrer une fois qu’il est parti en java. Malgré cela, il se prend l’engueulée du skipper qui lui dit de se mêler de ses affaires. Vivianne hyper mal à l’aise de l’attitude de Jacques vis à vis d’un ami joue ensuite profil bas. Est-ce de la jalousie? sûrement….Voilà qui ne va pas arranger les tensions actuelles dans le couple. Décidément, ce départ autour du monde n’est pas évident. La solidarité du couple, indispensable dans ces instants, n’est guère perceptible.

Lundi 6 mai 2002

Réveil difficile, dans une ambiance pour le moins bizarre suite à l’incident de la nuit précédente. Malgré cela, une visite au musée Guggenheim s’impose. Extraordinaire exploitation des volumes et des espaces pour créer un vaisseau d’acier inoxydable ancré dans une ville vallonnée où l’on rencontre tous les styles de construction. Une réussite.

En début d’après-midi, retour au bateau. Préparatifs pour la première grande navigation, 260 miles jusqu’à La Corogne. Les pleins d’eau et de gazole, tellement bon marché en Espagne, sont faits et c’est le départ à 15h20 pour une première navigation de nuit. Le temps est brumeux, toujours froid. Le vent de Nord-Est s’est levé, force 4 à 5 et porte « Alizé » dans la houle de 2,50m qui s’est levée. Le pilote automatique apprend à gérer ces situations et c’est à plus de 10 nds que le bateau surfe sur les vagues. A cette vitesse, les vagues se heurtent entre les coques du catamaran et frappent le dessous du bateau dans de grands bruits sourds qui secouent toute la structure des planchers, impressionnant. La nuit, les quarts se succèdent. Vivianne assume parfaitement sa sortie nocturne en faisant son quart avec Jean-Georges. Jacques se demande encore pourquoi elle n’a pas fait son quart avec lui …..jalousie….De fait, Vivianne n’avait vraiment pas envie de partager le quart avec son mari après la bordée qu’elle s’était prise, et de toute façon, elle avait envie de partager un petit moment d’intimité avec Jean-Georges pour relater les évènements de la matinée. C’était bien pour remettre les choses à leur place.

Mercredi 8 mai

Mouillage à l’ancre dans la rade de la Corogne à 02h40 du matin après une belle navigation. Avec des vents de 27 nds, le record de vitesse est établi à 13,2 nds. Après un casse-croûte pain-vin-fromage à 03h00, en branchant le générateur et le chauffage à bord, c’est le repos bienvenu dans la matinée, grâce à Sandra qui joue son rôle de « nounou » en s’occupant de Babou jusqu’à 11 heures.

Le temps est aussi maussade, froid et triste que l’accueil qui est réservé par le yacht-club. Aucune place de disponible, il est décidé de quitter au plus vite cet endroit. Heureusement, une nouvelle marina est en cours de construction, qui devrait améliorer la situation. L’annexe permet de se déplacer facilement à terre. Babou a tout compris et se régale dans les accélérations formidables du moteur Yamaha 15 CV.

A minuit, les jeunes (Sandra, Vivianne et Jean-Georges) sortent pour trouver le seul bar karaoké de La Corogne. Rentrés à 05h00 une fois de plus, Vivianne et Jean-Georges sont admiratifs sur les qualités de chanteuse de Sandra qui s’est éclatée toute la nuit.

Jeudi 9 mai

Réveil matinal pour l’équipage. Jean-Georges, qui aura dormi à peine une heure est débarqué et reprend l’avion pour Hendaye. Il rejoindra peut-être l’équipe plus tard. Le vent a faibli et c’est sous genaker, au soleil, que le redoutable cap Finistère est passé. La journée s’écoule en longeant la côte et les rias de Galice. Les phares guident le chemin dans la nuit et c’est à 01h30 que l’ancre est mouillée devant la marina de Bayona.

Vendredi 10 mai

L’accueil du Yacht club de Yales est chaleureux, contrairement à celui de La Corogne. « Alizé » prend place au ponton visiteurs, amarré à une pendille. La petite ville est charmante avec ses étroites ruelles et les remparts qui rappellent l’importance de la marine espagnole à l’époque des conquêtes du nouveau monde. C’est d’ailleurs à Bayona que Christophe Colomb à mouillé à son retour d’Amérique, le 1er mars 1493. Une réplique fidèle de sa caravelle, « La Pinta » est mouillée dans le port et sa visite est très instructive des difficultés qu’on put connaître les 27 marins qui naviguaient à l’époque.

Samedi 11 mai

Les prévisions météos pour la suite du voyage ne sont pas bonnes avec un vent violent du Sud. Le départ est reporté. C’est l’occasion d’aller visiter la Cité de St.Jacques de Compostelle, Santiago, distante de 120 km. Surprise avec une grande ville, au milieu de laquelle on découvre la fameuse cathédrale édifiée en mémoire de St.Jacques. Datant de l’époque romane, elle a été terminée avec toute l’exagération de l’art baroque. À l’intérieur, l’or déborde de partout sur les statues, les murs et les plafonds. L’histoire rappelle que l’apôtre St.Jacques a été décapité par les païens et qu’il fût ramené à Santiago par ses disciples qui édifièrent une chapelle en son honneur. Quelques centaines d’années plus tard un « miracle » permit de découvrir la sépulture de St.Jacques. Les évêques en furent informés et décidèrent de construire la cathédrale. La tradition veut que l’on mette les mains sur les épaules de la statue de St.Jacques en signe de bénédiction. C’est Babou qui s’en charge.

Lundi 13 mai

Après une nuit de tempête, avec de la pluie et des vents de près de 40 nds, le départ est à nouveau reporté.

Mardi 14 mai

A 07h30, c’est le départ pour Lisbonne, distante de 250 miles. Sous le soleil, au moteur, bercé par une grande houle, dernier signe de la tempête des jours derniers. A 10h00, un immense troupeau de dauphins accompagne longtemps « Alizé ». Babou se régale. Faute de pouvoir utiliser le standard C pour obtenir la météo, c’est avec attention que Jacques écoute Monaco radio à la BLU. Un vent du Sud 3 à 4 pour la zone de Porto, variable pour la zone de Sao Vicente. Un appel à la station confirme le bon fonctionnement de l’équipement, très rassurant. Le temps se couvre, la visibilité devient médiocre. Le radar permet de prévenir les mauvaises rencontres, tout en nécessitant une veille régulière dans la nuit.

Mercredi 15 ma
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Toute la nuit dans le brouillard. A 6h45, une rencontre fantôme avec 2 chalutiers qui sont entendus avant d’être vus et qui foncent en passant à quelques mètres du bateau. Incroyable, à croire qu’ils l’ont fait exprès. Voilà 24 heures que la navigation se fait au moteur. 155 miles parcourus, soit une moyenne de 6,3 nds. A 09h30 Jacques décide de verser un jerrican de 20 litres de diesel dans chaque réservoir pour assurer. Après les brumes matinales, le soleil se lève, enfin chaud. La côte est proche avec le cap Carvoeiro et le passage du détroit Berlenga. Plein Sud, direction Capo Raso, encore 49 miles jusqu’à l’entrée du Tage à Lisbonne. L’après-midi s’écoule, toujours beau, mais sans vent. D’un coup, c’est l’entrée dans des nappes de brouillard extrêmement épaisses. Une visibilité inférieure à 50 mètres. Par sécurité, l’ensemble des coordonnées des balises d’entrée du chenal du Tage sont entrées dans le GPS. A 18h30, entrée dans l’estuaire du fleuve avec la marée montante. Avec la chaleur et le beau temps qui est revenu, « Alizé » fonce à plus de 8,6 nds. Le passage sous le pont du 25 avril (une réplique du pont de San Fransisco) est magnifique. Avec la circulation intense et sa chaussée métallique, le pont émet un bruit continu puissant, comme un essaim d’abeilles. Passage de la Tour de Belem, puis des premières marinas et des ports marchands qui se suivent sur plus de 6 miles. En arrière plan, la ville est belle avec de nombreux palais, rappel de la puissance portugaise. A la lecture des guides nautiques, Jacques a choisi la marina de l’Expo, la plus lointaine, mais aussi la plus récente et toute proche des lieux d’attraction qui restent de la dernière exposition universelle qui a eu lieu à Lisbonne en 1998. Incident lors de l’approche ; Vivianne prend la barre pour se mettre face au vent pour descendre la grand voile. Elle confond la direction et se met à l’opposé, vent arrière….Jacques s’énerve et l’engueule, c’est la dispute, une de plus, dur, dur. Bien sûr, Jacques regrette son geste, alors qu’il n’y avait aucun péril en la circonstance et qu’une engueulée est le meilleur moyen pour démotiver Vivianne, mais quand même….la direction du vent !! L’arrivée à la marina est bizarre, pratiquement aucun bateau dans le port et une entrée avec un tirant d’eau de 2,5 mètres et une partie de digue effondrée. Effectivement, la marina est fermée, impossible de rester, faute de se faire expulser par la police. Retour à la marina Alcantara, proche du pont du 24 avril. 3 mouillages successifs (interdit, hors de la marina, dans la marina) se terminent par une pendille dans l’hélice bâbord, c’est génial. L’ambiance à bord est en rapport, les mouches frôlent les murs !!! Jacques à en plus une sinusite, lui qui déclare n’être jamais malade en bateau.

Quelle plaie ce skipper, jamais content de son équipage, surtout de sa femme. D’accord,, elle ne sait pas d’où vient le vent, et alors, elle n’a pas Florence Arthaud. S’il veut faire le tour de monde en toute sérénité, il n’a qu’à s’entourer de navigateurs professionnels. Perdre ses nerfs pour ce genre de futilité, comment va-t-il réagir le jour où le mousse Vivianne, commettra une grave erreur de pilotage. Si le skipper en a marre, le mousse aussi, elle a bien envie de jouer les Révoltés du Bounty en faisant une mutinerie à bord. Bon, malheureusement, ses compétences de navigation sont telles qu’elle est bien obligée de faire avec le caractère insupportable de son cher mari.

Il y a aussi des problèmes avec Sandra, toujours aussi malade en mer. La pose d’un « Scopoderm »derrière l’oreille lui fait du bien, mais au lieu de s’intéresser un peu à la navigation, à la beauté des paysages, de Lisbonne, elle passe son temps à lire et à dormir. Ce serait identique si elle n’était pas là. Si on ajoute le fait qu’elle ne cuisine pas, ne nettoie que sur demande et s’occupe (bien) de Babou à moins de 50% à terre, ce n’est pas suffisant pour continuer. Comment et quand le lui annoncer ? Jean-Claude vit tout ça d’une manière formidable, en ami proche qu’il est.

Jeudi 16 mai

Journée de maintenance pour Jacques et Jean-Claude. Déjà plus de 80 heures moteur depuis le départ. Une première avec la vidange d’huile des deux moteurs. Le temps de trouver les outils adéquats, de pomper à la main les 5 litres d’huile de chaque moteur, de changer les filtres à huile et voilà une demi-journée facilement écoulée. La vidange des inverseurs, ce sera pour une prochaine fois. Pendant ce temps, Vivianne, Babou et Sandra visite Lisbonne en taxi. Ville splendide, fleurie où il fait enfin chaud sous le soleil

Vendredi 17 mai

Après avoir payé 47 ¤ par nuit pour cette marina pourrie, départ matinal pour ravitailler en diesel dans une autre marina le long du Tage. Les passes d’entrée ne sont décidément pas faites pour les catamarans. C’est limite pour manœuvrer. 260 litres, y-c les jerricans de réserve, le plein est fait. Comme d’habitude, la météo est prise par Monaco Radio, canal 1226. A 10 heures, départ pour Cadix. Au prés avec un vent de F4 et le courant de la marée descendante, « Alizé » avance à plus de 8 nds contre une grosse houle dans des fonds de 25 mètres. Jacques connaît la frayeur de sa vie à ce moment. Occupé à faire le point dans le carré, il constate que le bateau est en train de se diriger droit sur une bouée verte de marquage du chenal. Dehors, Jean-Claude est seul à la barre, sous pilote automatique. La porte du cockpit est fermée de l’extérieur pour éviter qu’elle ne tape continuellement. Jacques est donc enfermé dedans. Il s’approche de la vitre et attire l’attention de Jean-Claude qui a bien vu la bouée. Mais ses corrections de cap sont insuffisantes et surtout dans la mauvaise direction. Il essaie de passer au vent alors qu’il aurait fallu abattre pour passer sous le vent de l’obstacle. Le vent, la houle et le courant annulent les corrections et le bateau se rapproche de plus en plus de la bouée, énorme, tout en acier. Dans le bruit des moteurs, des vagues, Jean-Claude n’entend pas Jacques qui commence à hurler en faisant des signes pour mettre les gaz à fond et corriger. Quelques secondes qui paraissent des heures pour passer finalement à 2 ou 3 mètres de l’obstacle. Complètement angoissé, Jacques engueule copieusement Jean-Claude. Vivianne s’en mêle, avec tout son doigté et énerve encore plus le skipper avec ses réflexions « on est parti trop vite, tu savais pas qu’il y aurait une houle pareille, tu te mets tout le monde à dos, tu feras ton tour du monde tout seul (xième versions) etc, etc ». Quelle aide précieuse !!! ça va être génial lorsque la famille sera seule à bord. Moral au plus bas, Jacques n’en peut plus. Que Vivianne rentre en Suisse, il ne veut plus la voir. Bonjour l’ambiance…

Samedi 18 mai

2 heures du matin, par beau temps, passage du Cap St.Vincent au portant, avec du vent de Nord de 15 nds et une grande houle. Cap sur Cadix, dans une mer qui se calme rapidement. Le genaker fait tout son effet et tire « Alizé » à plus de 8 nds. Vivianne et Jean-Claude prennent leur quart à 04h30, il fait très froid. Les cargos défilent à la queue leu leu. Le jour apparaît avec un magnifique lever de soleil. Le vent fraîchit et le duo change de voilure en toute harmonie, sans l’aide du skipper et surtout sans engueulade. Vivianne apprécie.

A 21 heures, après deux jours de navigation, une navigation magnifique de 251 miles, des vents de Nord, Nord Ouest de 10 à 20 nds, une mer belle et l’apparition d’un petit troupeau de baleines, amarrage à la marina de Santa Maria, en face de Cadix.

Dimanche 19 mai

Santa Maria, au Nord de Cadix est une petite bourgade, banlieue du grand port. On y trouve des dizaines de restaurants et de terrasses. Il fait enfin vraiment chaud. Les shorts, maillots de bain sont sortis des placards. La marina est magnifique, avec un air de vacances. Malheureusement la piscine est encore vide, au grand désespoir de Babou. Alors il va pêcher avec sa grande copine dans les eaux boueuses du bras de mer où a été implantée la marina. Au joie, la pêche est bonne et Sandra revient avec un grand mulet, poisson de vase. Jacques a promis de le préparer. Il le fait, mais le poisson sent tellement la vase, que l’odeur restera longtemps imprégnée et que personne ne goûtera le fameux poisson !!! C’est la fête au village et Babou se régale sur les manèges et en conduisant l’annexe (toujours vite, toujours vite). Ce pays, l’Andalousie, respire la chaleur et la sieste de l’après-midi. Tout va mieux entre Vivianne et Jacques, Jean-Claude est toujours aussi cool après avoir boudé un petit moment et Babou est un amour qui s’entend bien avec sa grande copine qui s’adapte mieux. Mis à part Babou, tout le monde semble avoir maigri depuis le départ

Lundi 20 mai

Location d’une voiture pour une visite de la ville de Séville, distante d’environ 100 km. Il fait chaud, sans climatisation, c’est la canicule dans le véhicule. L’arrivée à Séville permet d’apprécier les magnifiques demeures typiques de l’Andalousie avec des beaux jardins. Promenade dans les rues piétonnes de la vieille ville. Jacques crie famine et toute l’équipe s’installe à l’une des nombreuses terrasses des petits restaurants qui bordent la cathédrale gothique de Séville, la 3ème plus grande au monde après Rome et Londres. Paella pour Jacques, Jean-Claude et Sandra, sole grillée pour Vivianne qui veut conserver la ligne (48 kilos !!). Le repas est accompagné des troubadours qui régalent les touristes de rythmes de guitare accompagnés de chants andalous. Les mendiants aussi n’attendent pas pour se manifester. A l’heure de la sieste, sacrée ici, c’est la visite de cette gigantesque église. Avec Babou tout impressionné sur les épaules de papa, c’est la montée des 34 étages qui mènent au niveau des nombreuses cloches qui sonnent les carillons. Mais les 15h00 ne sont marquées que par le son de 2 cloches, Babou est tout déçu. Retour à l’extérieur et balade en calèche en passant de magnifiques monuments jusqu’au jardin des américains où des centaines de pigeons blancs attendent d’être nourri. Babou fait un cochet bien sérieux, puis il chasse les pigeons tout heureux de ses découvertes. La chaleur est telle que Jacques et son fils vont se faire copieusement arrosés sous l’un des nombreux jets d’eau d’arrosage du jardin botanique. Le retour à Santa Maria est particulièrement éprouvant avec la chaleur dans la voiture. Les glaces à l’arrivée seront particulièrement appréciées. Une journée magnifique avec comme seul regret de ne pouvoir séjourner quelques jours dans cette ville de Séville qui vaut vraiment le détour.

Mardi 21 mai

08h30, Il faut partir après une mauvaise nuit, agitée avec le départ nocturne des nombreux chalutiers amarrés un peu plus haut dans le bras de mer. Sans scrupules pour les bateaux de la marina, les vagues les secouent à chaque passage. Santa Maria aura été une belle escale, même si l’eau douce de la marina est d’une qualité douteuse, extrêmement calcaire et sentant la boue, comme le gros mulet qu’à pêché Sandra, mais que personne n’a eu le courage de manger. Dans la matinée Jacques ressent de violentes crampes d’estomac, il vomit tellement la douleur est intense. Soupçon d’intoxication alimentaire…à 16h45 c’est l’approche de Tarifa, limite entre l’Atlantique et la Méditerranée et mecque des surfeurs. La route est calculée en fonction des courants de marée, très importants aux abord du détroit de Gibraltar. Avec un petit vent d’ouest de force 2, « Alizé » fonce à plus de 10 nds avec la GV et le moteur. Il fait grand beau, les côtes marocaines et espagnoles, couvertes d’éoliennes sont parfaitement visibles. Le radar appréhende les nombreux cargos qui sont croisés en limite des voies de trafics imposés. Jacques est toujours malade. Jean-Claude inscrit dans le journal de bord ; « notre capitaine connaît un passage particulièrement difficile (malgré tout il tient toujours la barre). Bonnes conditions de navigation. Au vent arrière, record de vitesse au moteur avec 11,7 nds (merci au courant). Notre maître-queue nous a offert un excellent repas, digne d’un 3 étoiles. Bravo Vivianne, notre capitaine se contentera d’un bol de riz !!! ». ce à quoi Vivianne réplique ; « Merci Jean-Claude, pour les compliments de ce soir, mais les autres jours comptent-ils pour beurre ? Je n’ai certainement pas mérité le grade de lieutenant mousse, mais pour la bouffe, je crois que j’ai mérité largement plus, quoique nous fassions beaucoup d’efforts pour satisfaire notre capitaine, très exigeant. Pas aujourd’hui, il est au fond du lit avec une éventuelle gastro, à l’article de la mort, bon vous voyez le genre….(en plus son mal est tel qu’il fallu lui administrer de la morphine !!).

A 19h30, après 85 miles en 11 heures, amarrage au quai pour accomplir les formalités d’entrée, immigration et douane, et faire le plein de diesel (110 heures pour chaque moteur, pour un total de 518 litres, yc les jerricans de réserve. Les anglais sont charmants, et l’accueil à la marina de « Marina Bay » est chaleureux. Un comité d’accueil nous attend pour s’amarrer contre le quai principal, entre deux pontons. Les difficultés de trouver de la place avec un catamaran commencent.

Mercredi 22 mai

Jacques crève de douleurs. Vivianne et Jean-Claude lui conseillent d’aller voir un médecin, Jacques ne veut pas en entendre parler, estimant que cela ne servirait à rien, têtu comme toujours. Finalement, c’est par téléphone que Jean-Louis Lazare, l’ami d’Hendaye, médecin à Pau, peut transmettre les coordonnées d’un spécialiste de l’abdomen qui accepte d’être consulté en soirée. Confirmé par Antoine, l’ami chirurgien de Pully, le diagnostic est une gastro-entérite sérieuse. Merci la paella de Séville et une moule certainement avariée. Jacques passe sa journée au lit. Le reste de l’équipage en profite pour visiter Gibraltar, ses curiosités, ses cavernes et ses singes. Vivianne essaye de trouver une solution pour trouver les médicaments correspondants à la dénomination internationale pour soigner Jacques, mais celui-ci fait de nouveau son entêté, ce qui vaut à Jean-Claude et Vivianne de devoir faire le tour de la ville de Gibraltar pour acheter des antibiotiques qu’ils sont sûr de ne pas trouver. A 21h30 après avoir marcher une heure et demie, ils trouvent finalement une pharmacie de garde, qui n’a bien entendu pas ce genre de médicaments. A cette heure tardive, les ventres criant famine, ils finissent au Mac Donald du coin. De retour au bateau, à 22h30, à la grande stupéfaction de madame la mousse, Jacques n’a pas attendu leur retour pour prendre un antibiotique de la pharmacie de bord. Bon tant pis pour lui, les deux explorateurs de pharmacies ont passé un agréable moment en se moquant un petit peu du mauvais caractère du skipper.

Sandra a son intimité qui la démange et elle cherche activement et visiblement une compagnie masculine pour sortir le soir. A la lecture du journal de bord, Sandra proteste et tient à donner sa propre version des faits ; « mauvaise interprétation du skipper, qui pensait que je devais être en chaleur pour aller draguer. En fait, je voulais me changer les idées en sortant et en essayant de trouver un karaoké. Aucun membre de l’équipage n’en avait envie. C’est pourquoi j’ai accosté un jeune homme pour lui demander s’il voulait d’aller boire un verre. Finalement, sur un bateau, nous avons passé une excellente soirée. Bien sûr je ne nie pas avoir des envies, ce qui est naturel, mais ce n’était pas le cas cette fois !!! »

Jeudi 23 mai

Un coup de vent est en cours dans la mer d’Alboran, juste à l’Est de Gibraltar. Donc pas question de partir. Ce report permet à Jacques de se remettre. Les antibiotiques Noroxin font tout leur effet. Après une diète de 48 heures, le régime est garanti, au moins deux bourrelets ont disparu.

Vendredi 24 mai

Départ matinal pour les 402 miles qui permettront de rejoindre Ibiza en un peu plus de deux jours. Grand beau, mer d’huile, idéale pour faire du ski nautique. Dans l’eau transparente, des dizaines de dauphins nous accompagnent. Dans la soirée, c’est une vedette de la Guarda Civile espagnole qui nous accoste en pleine mer. C’est la troisième fois que le bateau est contrôlé depuis le départ d’Hendaye, incroyable. Le soir, au menu, une dorade de 5-6 kilos qui a mordu à une des deux lignes de traîne qui se sont complètement emmêlées. Il a fallu plus d’une heure pour les démêler. Une journée qui aurait pu être magnifique, avec tout ce qu’il faut pour bien faire, mais non, une dispute de plus, de trop vient ternir ces instants. Une agression verbale de Vivianne sur le travail informatique de Jacques à propos des prochaines news du site internet. Depuis des jours, le couple se critique au lieu de s’unir et de se compléter. Où sont passées la tendresse et la compréhension.

Jacques note dans le journal de bord ; « je n’en peux plus, je suis malheureux sur le bateau dont j’ai rêvé, je ne peux pas continuer comme ça. Les points communs qui nous lient se dévident comme les bobines de fil. Le paradis est là où on veut bien le prendre, voilà un titre qui me plaît bien. Quel malheur nous attend après tant d’années d’efforts dans le même sens. Je n’ose même pas penser à Babou, sûrement l’être que j’aime le plus au monde. Vivianne pleure, je suis malheureux, la mer est belle, les dauphins comme je ne les ai jamais vus. Je finis mon quart solitaire à 24h00. »

Samedi 25 mai

La pleine lune offre un magnifique coucher de lune, suivi d’un lever de soleil qui promet une belle journée sans vent et sans vagues. De quoi vous réconcilier avec la vie et donner toute sa valeur à une nuit en mer. A 06h30, passage du Cap de Gata et entrée dans la mer de Palos avec un taux d’humidité impressionnant. Il faut faire au moins 6 téléphones pour organiser les amarrages dans les marinas de Marseille et de Nice. La plupart des ports de la Côte d’Azur ne sont soit pas faits pour accueillir des catamarans, soit refusent les places de passage pour diverses raisons. Un réel problème qui n’est pas prêt de se résoudre. Résultat des téléphones ; à Marseille, la seule possibilité est le port de Frioul sur l’île Ratonneau, à une demi-heure en navette du vieux port ; à Nice, impossible d’avoir une place dans l’une des 3 marinas, la seule possibilité est un mouillage forain dans la rade de Villefranche s/mer, bien protégée des vents, à l’exception du SW, avec l’éventualité d’obtenir une place au port de la Darse, qui ne prend pas de réservation. Vivement les tropiques et les îles où il n’y a pas ce genre de soucis.

Durant leur quart de nuit, Jean-Claude et Vivianne, soucieux d’aider le skipper dans sa difficile tâche de chef de bord, lui ont collé sur la table à carte les dix commandements du capitaine relevés dans le « Bloc marine ». Parmi ceux-ci, on note :
&Mac183; Soyez vigilant à la vie psychologique du bord
&Mac183; Le bon skipper règle sa manœuvre préalablement, l’explique à ses équipiers et la réalise sans hausser le ton
&Mac183; N’accablez pas vos équipiers sous un flot d’injures et de reproches. Vous avez toujours votre part de responsabilité dans une mauvaise manœuvre. Ne serait-ce que de l’avoir confiée à quelqu’un qui n’était pas à la hauteur de la tâche. Dans tous les cas, ne hurlez jamais !!!
A son réveil, Jacques a bien remercié son équipage du cadeau en promettant de les respecter à la lettre !!!

Dimanche 26 mai

Toujours au moteur depuis Gibraltar, la nuit est calme. C’est l’occasion de préparer un courrier à notre vendeur et ami Jean-Georges Bordes concernant les problèmes relevés sur le bateau qui nécessitent l’intervention du service après vente de Lagoon. Le matin, le vent d’Est se lève, en plein dans le nez, toujours au moteur, ça tape. Enfin, après avoir contourné l’île de Formentara, à 16h40, arrivée à Poerto Nueva à Ibiza. 56 heures pour 392 miles, le tout au moteur. Le plein de diesel est fait et une place d’amarrage est proposée dans le bassin des grands yachts à 66 euros la nuit. De la folie. Par contre la réputation du lieu est à la hauteur. Dans la vieille ville, le soir, en famille, à une terrasse d’un restaurant donnant sur les étroites ruelles où s’alignent les boutiques et les bars, Jean-Claude et Jacques se régalent du spectacle des passant(es) qui viennent se faire admirer. Il y en a pour tous les goûts et la musique techno inonde l’ensemble du lieu pour donner une ambiance assez géniale. Babou n’est pas le moins heureux. Il faudra absolument revenir lorsque l’équipage sera moins fatigué de ses navigations de nuit.

Lundi 27 mai

Réveil matinal brutal ; le vent du Nord qui s’est levé pousse le bateau contre le quai dont la hauteur est prévue pour les grands yachts. Avec le système des pendilles à l’avant, le catamaran est fortement dévié dans son axe en cas de vent de travers et le tableau arrière de la coque bâbord tape contre le ponton en béton. Aïe !! des amarres supplémentaires sont installées de manière à ramener « Alizé » dans un axe perpendiculaire au quai. Pas de dégâts visibles. Après ces émotions, il est temps de procéder à la vidange des sail-drive (les axes de transmission des moteurs aux hélices). Ni Jacques, ni Jean-Claude n’ont d’expérience dans le domaine, bonjour les experts !! Il faudra déjà 1 heure pour comprendre la différence entre une transmission directe et le sail-drive, expliquant la qualité différente de l’huile à vidanger, de la GL5 80W90. Ensuite 2 nouvelles heures pour trouver l’outillage permettant de desserrer les vis de jauge et de vidange. Puis 1 heure supplémentaire pour vidanger avec une petite pompe à main sans en mettre partout. Le catamaran avec ses 2 moteurs, c’est super !!! Jacques se réjouit déjà de faire ça seul lorsque Jean-Claude ne sera plus là….

En fin d’après-midi, l’équipage quitte Ibiza et ses nuits d’enfer pour découvrir le calme d’un mouillage dans la Cala Llonga, une calanque distante de 5 miles sur la côte Est. Il fait beau et le mouillage par 4,5 mètres de fond est magnifique avec un seul autre voilier dans l’étroit bras de mer. Malheureusement, les promoteurs immobiliers ont passé par là et les rivages sont complètement urbanisés. Des hôtels et des appartements dans tous les coins. Quelle différence entre la photo du guide nautique qui date de 1984 et maintenant !!

Vivianne, désignée caissière, a fait les comptes. Depuis le départ d’Hendaye, le 5 mai, l’équipage a dépensé 2'190 euros pour 4 adultes durant 23 jours (plus 1 les 4 premiers jours). Soit 95¤/jour = 23¤/par personne/jour.

Mardi 28 mai

08h15, après une belle nuit dans la calanque, départ pour Mallorque et la Cala Figuera, sur la côte Sud. Un petit vent du Sud pousse « Alizé » toutes voiles dehors avec son genaker qui porte fièrement l’emblème du sponsor Goldencare, l’assurance maladie-accident de la famille. Dans l’après-midi, le bateau traverse à nouveau des étendues de petites méduses voilées flottant sur l’eau. Depuis des jours c’est le même spectacle, il y en a des millions, minuscules, sans tentacules, qui se déplacent à l’aide d’une nageoire dorsale fortement développée, incroyable. A l’approche de l’île de Cabrera, réserve naturelle où il faut demander un permis pour mouiller, Sandra a un coup de blues, elle s’isole un moment. Pourtant, elle s’occupe de mieux en mieux de Babou. A 20h00, mouillage dans la Cala Figuera. Avec 15 mètres de chaîne et une amarre fixée à terre dans un anneau scellé dans le rocher. Jean-claude, chargé de la manœuvre, démontre toutes ses qualités de sportif à l’âge de 55 ans. Voilà une scène mouvementée et filmée. Et pourtant il serre les dents, avec une inflammation du poignet droit dû à son intense activité de tennismen, qui va nécessiter une intervention chirurgicale en rentrant.

La calanque est splendide, pratiquement invisible du large, encaissée, elle s’ouvre à l’intérieur avec deux petits bras en Y qui mettent le petit port de pêche du village à l’abri des vents. Les terrasses des quelques restaurants donnent directement sur le mouillage et les quelques bateaux présents assurent le spectacle aux touristes….allemands.

Mercredi 29 mai

Après quelques courses et un petit-déjeuner avec du pain frais, c’est déjà le départ pour l’avant dernière escale, Minorque et la Cala Covas, sur la côte Sud-Ouest. Le beau temps se maintient et la météo n’annonce pas de coup de vent pour les prochains jours. La traversée sur Marseille ne devrait pas poser de problèmes. Après un semblant de course avec un autre catamaran pour savoir qui serait le premier à l’entrée de la calanque (course perdue, mais abandon de l’adversaire face aux difficultés de mouillage), grâce à son équipage qui est maintenant parfaitement coordonné, mouillage en 2 temps. D’abord à l’ancre, face au vent dans l’axe de la calanque, puis descente de l’annexe qui permet de fixer une aussière de 35 mètres autour d’un rocher à terre, pendant que le bateau effectue un 180° pratiquement sur place grâce à ses deux moteurs. Le décor est vraiment magnifique, avec des roches à pic, une seule maisonnette blanche parfaitement intégrée et de nombreuses grottes artificielles, ancien habitat troglodyte datant de l’âge de bronze. Le soleil se reflète dans l’eau transparente. Tout ça commence à sentir vraiment les vacances. Jean-claude félicite le Maître-queue 3 étoiles, Vivianne, pour ses talents de cuisinière qu’elle exerce tous les jours.

Jeudi 30 mai

Dernière ligne droite de cette première étape Hendaye – Marseille. 230 miles de traversée. Départ à 08h00 pour une arrivée prévue le lendemain en soirée. Sur une mer d’huile, c’est encore au moteur que le bateau avance à 7 nds. Décidément, c’est un catamaran à moteur.

Dans l’après-midi, contrôle des 2 lignes de pêche qui sont systématiquement traînées lors des navigations. Une algue est coincée dans celle de tribord. Le temps de relancer et le moulinet de la canne à pêche se dévide d’un coup, indiquant une prise. Pas de chance ou manque d’expérience, le poisson se libère rapidement. Le contrôle de la ligne bâbord laisse penser qu’un gros paquet d’algues est croché, tellement elle est dure à enrouler. Et là, miracle, les reflets argentés d’un énorme poisson qui lutte sous l’eau ne laisse aucun doute sur la prise. Cette fois les précautions sont prises, la vitesse du bateau est ralentie à 4 nds, une grosse gaffe est préparée pour crocher le poisson. Il faudra une bonne demi-heure pour pouvoir admirer le « germon », un thon de 80 centimètres de long pesant 15 à 20 kilos. Quel plaisir. Rien qu’en préparant les filets, il y a pour 2 ou 3 jours de viande fraîche. Jacques ne garde que le meilleur et prépare une mousse de poisson avec du beurre, de la mayonnaise des échalotes et des goûts, du poisson crû à la tahitienne, avec du yaourt banane au lieu du lait de coco et des gros filets à cuire sur le barbecue à gaz du bord.

Vendredi 31 mai

Toujours pas de vent, « Alizé » file à 6,5 nds au moteur à 2'500 tours et grand voile. Avec toutes ses heures d’utilisation, bonjour les vidanges. Finalement, à 18h00 le bateau est amarré le long du quai d’honneur du port de Frioul sur l’île de Ratonneau en face de Marseille, très belle ville vue de la mer.

Fin de cette 1ère étape de navigation. L’équipage est à bon port après 1'810 miles, soit près de 3'500 km. Un départ difficile tant pratiquement que psychologiquement, surtout pour Jacques et Vivianne, qui doivent tous les deux apprendre à vivre dans un endroit certes très confortable, mais tout de même restreint, où leurs caractères forts n’ont pas toujours la place et le doigté qu’il faudrait pour s’exprimer. Une relation qui ne peut aller qu’en s’améliorant en respectant les personnalités de chacun. C’est le prix pour découvrir que « le paradis est là où on veut bien le prendre ». Avec au milieu de tout cela un Babou merveilleux et dont les progrès et les sourires coquins expriment à qui le voit son bonheur de vivre 100% avec papa et maman. Un apprentissage aussi bien difficile pour Sandra, notre réunionnaise dont c’était la 1ère expérience en bateau, qui vit la vie de famille les bons et les mauvais jours et qui doit s’adapter à toutes les découvertes qu’elle fait chaque jour. C’est aussi la fin d’une nouvelle expérience nautique pour l’ami Jean-claude, bien différente et sûrement plus compliquée que celle qu’il a connue avec Jacques à travers l’Atlantique. Une amitié jamais prise en défaut malgré les hauts et les bas de ce mois de mai 2002. « Alizé », le catamaran a bien des petits défauts de jeunesse dont il sera question dans le prochain chapitre, mais la navigation et la vie à bord est sans comparaison avec un monocoque de même taille. C’est le grand luxe !!. Même Jacques reconnaît que la télévision est valable, contrairement à son idée initiale. Le générateur fournissant du 220V et permettant d’utiliser certains équipements tels que le micro-onde ou le mixer a démontré toute son utilité. De même pour le dessalinisateur qui permet d’assurer une grande autonomie dans la consommation de l’eau douce. Il faut dire aussi que les équipements de navigation du bord sont vraiment à la hauteur avec un pilote automatique extrêmement fiable et un radar bien apprécié pour la sécurité qu’il apporte la nuit ou dans de mauvaises conditions.

Demain c’est un vrai retour à terre avec le mariage d’Eve et Raphaël à Lyon pour les Gauthey qui retrouveront les amis chers Alain et Dominique de Vita et avec un court séjour en famille et avec les amis à Annemasse pour Sandra et le retour à Bandol pour Jean-Claude. Monique, sa femme rejoint le bateau avec la dernière navette de Marseille et retrouve son mari après une séparation de plus d’un mois. Toujours tout sourire. C’est bon d’être entouré d’amis, merci !!!

Prochain chapitre

De retour de Lyon, la famille Gauthey et Sandra quitteront Marseille pour rejoindre en quelques jours Villefranche s/mer et les premiers clients d’ « Objectif-îles ». suivront la famille et les amis de Bursins durant tout ce mois de juin sur la Côte d’Azur avant le départ pour la Corse.

Amitié à tous

Jacques, Vivianne et Babou

retour aux news 6 mai 2002

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