Objectif-îles; les News n°18 - mai 2003

Les photos de la découverte de la Guyane française

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Début mai 2003 à la Marina Dégrad de Cannes à Cayenne. Les bateaux du rallye s'en vont les uns après les autres. Après un faux départ le 7 mai en raison d'une nouvelle panne de moteur, Pingouin s'en va le 8 mai pour rejoindre directement La Martinique et faire réparer un bateau neuf qui en a bien besoin. à bientôt Anna et Frédéric, vous allez nous manquer. Nous nous reverrons la saison prochaine.
Finalement, il ne reste que 2 bateaux à Cayenne. Paganini et Alizé. L'entente est parfaite. Les jours passent trop vite, notamment au Break Club, un club sportif du village de Remire - Montjoly, le plus proche de la marina. Malgré la saison des pluies, (il pleut chaque jour et parfois violemment) nous partons à la découverte de la Guyane. Voiture indispensable. Cela fait drôle de se retrouver au volant d'une Peugeot 106 climatisée aprés de si longs mois de navigation. Nous jouissons aussi de tout le confort retrouvé, comme l'eau en direct ou l'électricité. De même, la découverte de la boulangerie "Baba-au-rhum" nous met l'eau à la bouche. Nous nous extasions devant les baguettes, les gâteaux, même les pains aux raisins. 6 mois d'abstinence !!! Nous retrouvons aussi les prix français, majorés des taxes d'importation. 15 Euros le kg de courgettes, 6 euros pour le moindre légume. Ce sera pour plus tard.
La ville de Cayenne est une bourgade pittoresque. De nombreuses maisons coloniales, souvent en mauvais état, témoignent du passé et des développements datant du bagne. Comme toutes les villes d'Amérique du Sud, elle reste dangereuse, surtout de nuit. Les disparités entre les métropolitains et les locaux ne font pas toujours bon ménage. Le monde de la voile est insignifiant ici. Pratiquement aucun équipement intéressant de disponible chez les 2 shipschandlers installés. à 60 km de Cayenne, la visite guidée du Centre Spacial de Kourou est passionnante. On entre dans la véritable Centre de commandes, on visite en bus les pas de tirs des fusées.
La maquette grandeur nature d'Ariane 5. 54 mètres de haut. L'évolution d'Ariane 1 à Ariane 5 est considérable. La capacité a été portée de 1,5t à 10t avec 2 sattelites. Une belle réussite pour l'Europe (yc La Suisse), même si la dernière version d'Ariane 5 a explosé en décembre 2002. Vu la grandeur du site (750 km2), c'est en bus que nous visitons les emplacements. Chaque type de fusée à son propre centre et pas de lancement. Nous avons raté d'environ 3 semaines le départ d'une nouvelle fusée Ariane 5.
L'exploitation du centre a commencé en 1962, après la guerre d'Algérie. Le site a été judicieusement choisi, quasiment sous l'équateur (5° N) avec une vitesse de rotation de la terre maximale de 1'600 km/h. Un sol stable, une ouverture de N à E sur la mer et peu de population alentour. Autant d'atouts.

Ariane détient actuellement plus du 50% du marché des lanceurs. Nous ne saurons jamais combien coûte un lancement. Les projets futurs se nomment Vega, hélas pour des prestations essentiellement militaires. Une collaboration avec les Russes est programmée, finances et politiques obligent. Le projet de la navette Spatiale Hermés est pour l'instant abandonné suite au désistement de l'Allemagne réunie, mais pourrait reprendre d'ici une quinzaine d'années. L'échec récent de la navette Columbia ne va pas accélérer l'exploration spatiale qui reste hors de prix.

La visite se termine par celle du musée de l'Espace.
à une heure en pirogue, le déplacement à l'Île La Mère, au large de Dégrad de Cannes est sportif, contre la houle de l'Atlantique L'ìle abandonnée de La Mère était occupée par un pénitencier et un couvent de Jésuites. Il ne reste plus que quelques pierres. La forêt a repris ses droits. Dans le cadre d'une étude sur les anti-corps développés en cas de paludisme, des centaines de singes en liberté ont été amenés sur l'île.
Avec Frédéric et Anna de Pingouin, la famille Coco de Paganini, nous nous installons pour un barbecue sous les regards de dizaines de singes
Nos réserves de pain sec sont rapidement récupérées par les singes. Babou se régale
Un gobelet, une limonade. Ils ont vite compris l'intérêt. Voilà un souvenir de plus pour notre Benjamin qui a bientôt 4 ans.
à 115 km au Sud de Cayenne, coule le fleuve Approuague. Rendez-vous à Régina le 3 mai 2003 avec Gérald et Annie, les propriétaires du campement du Saut Athanase où nous allons passer un long week-end. Une heure et demi de pirogue pour pénétrer dans la jungle, parfois sous les trombes d'eau de la saison des pluies.
Passés les premiers rapides du fleuve, d'un coup apparaît le campement sur la berge. Une grande clairière dans la forêt tropicale si dense. C'est magique.
Depuis 15 ans, Gérald à déboisé la forêt, bâtissant petit à petit ce campement. Un immense travail pour contruire ces huttes. Des panneaux solaires assurent l'éclairage, de l'eau de source permet de boire, une basse-cour avec des poules et des chèvres, ainsi qu'un vaste potager assurent une grande autonomie au campement. 4 huttes en bois avec des matelats, toitures tavillonnées, 2 carbets avec des hamacs, WC et douches, un bar, une cuisine et un bel espace pour se restaurer. Le campement peut accueillir jusqu'à 30 personnes.
Tous ensemble, après l'apéro, nous partageons le repas du midi. Du tapir, viande délicieuse, accompagnée de riz, d'un bon vin puis de fromage. Nous faisons vite connaissance avec nos compagnons. Eric et Nathalie, Alain et Dominique. Nous apprenons les modes de vie en Guyane et son histoire. Gérald nous régale de ses souvenirs en forêt, avec les chasseurs ou les clandestins. L'impression d'être là depuis longtemps.
à travers 2 averses, Gérald nous guide pour une longue marche dans la forêt vierge. C'est Indiana Jones à la recherche du tombeau de Tarzan.
Voilà ce que nous aimons vivre pour découvrir les beautés naturelles à travers le monde.
Le week end au Saut Athanase restera un des meilleurs souvenirs de notre séjour en Guyane.
De retour à Cayenne, nous partageons un repas en commun avec nos compagnons de la jungle et les Coco de Paganini. Hélas la date de notre départ approche. Nous aurions bien voulu approfondir ces contacts récents.
Notre séjour se termine en apothéose avec la vision des tortues luth qui viennent pondre sur les plages. Incroyable nature préservée, cela se passe à quelques minutes des habitations du village de Montjoly.
Accomplissant leur destin, les tortues ne sont pas dérangées par les nombreux visiteurs qui se pressent autour d'elles. Déplaçant leur poids énorme, elles vont droit à l'endroit qui les ont vues naître.
La tortue luth est la plus grosse tortue marine.
Ce soir-là, la chance a voulu que nous voyons pas moins de 4 tortues aller et venir sur la plage.