Objectif-îles; les News 32 décembre 2005 - février 2006

Les photos de notre séjour aux San Blas

Home
Vos hôtes
Durant 2 mois, découverte de l'archipel des San Blas de long en large
Du 22 décembre 2005 au 18 février 2006 nous découvrons avec délices l'archipel des San Blas. à moins de 80 miles de Colon, porte de l'Atlantique et du canal de Panama, cet archipel se répartit tout le long de la côte de Panama, jusqu'à la frontière de la Colombie. Mais seule la partie Nord, située entre les villages de Porvenir et Nargana, sur une distance de 25 miles, permet de jouir des eaux claires de cette fin de l'Atlantique. Toute la partie Sud, certainement passionnante pour l'authenticité des rencontres avec les indiens Kunas est baignée par des eaux troubles, limoneuses, qui empêchent tout accès à la vie sous-marine exceptionnelle de l'Archipel. La période de décembre à février est idéale avec une majorité de calmes, sans pluies ou orages, réputés dans cette région. Protégé par les barrières de corail des îles au large, le bassin de navigation ressemble à un lac où l’on hésite à hisser les voiles pour des déplacements de moins de 10 miles. Un avitaillement important des besoins basiques est essentiel, y-compris l'essence et le diesel si on ne veut pas être obligé de faire un aller-retour à Colon, voire même à Carthagène. Sur place, le meilleur endroit pour espérer trouver ces denrées rares est certainement le village de Nargana, à l’extrémité Sud-Est du bassin, qui dispose aussi d'un aérodrome qui permet facilement d'embarquer ou de débarquer des équipiers.
L'archipel des San Blas c'est des paysages uniques
Des centaines d'atolls plats, recouverts de cocotiers. Ici le mouillage de Coco Bandero.
Chaque îlot appartient à une famille Kuna, de même que chaque cocotier qui a été planté. Le respect de cette propriété permettra, on l'espère, une longue cohabitation amicale entre les indiens et les navigateurs, pratiquement les seuls visiteurs de l'archipel.
Green Island. Sur cette île, paraît-il, un crocodile y a élu domicile. Une histoire confirmée par les enfants qui n'ont pas de peine à y croire.
Les deux îlots de l'atoll de Chichime, notre première escale aux San Blas en venant du Nord. Les bateaux sont de plus en plus nombreux entre décembre et février. Mais les fonds sont de bonne tenue, entre 3 à 10m de fond. Nous reviendrons à plusieurs reprises dans cet endroit, pas tellement pour le décor, mais surtout pour le contact privilégié avec les Kunas, dont notre jeune ami Raoul.
Mouillage vers les atolls de East Hollandes, îlot de Tiadup. Attention les hauts-fonds. Nous avons laissé nos traces sur une patate de corail sans gravité. Selon les règles locales Kunas, certains atolls perçoivent des taxes de mouillage. Un Indien vient en pirogue prélever cette taxe, ici de 5 US$, valable un mois. Un récépissé permet de certifier cette démarche. La swimming-pool, lieu dit de l'îlot le plus à l'Est des atolls d'East-Hollandes. Un mouillage très fréquenté, surtout par les Américains. Des eaux magnifiques et un îlot paradisiaque pour organiser des barbecues. Runner, un Américain sympathique, vit ici, sur son bateau, avec sa femme, depuis plusieurs années. Chaque jour, il entretient l'îlot, débarrasse les palmes tombées durant la nuit, ratisse le sable et prépare le feu près de la place aménagée pour les barbecues. Une raison de vivre.
Coco Bandero, un joli mouillage entre plusieurs îlots. Le rendez-vous des Italiens. Nous passerons la nuit du Nouvel-An ici à faire la fête à terre. L'îlot de Kuanidup qui possède un des rares hôtels aux San Blas. Une dizaine de huttes en palmes, doubles lits, sans moustiquaires, sans électricité, wc et douches communes. Le tarif est de 75 US$ la nuit. Mais le décor est splendide et cela fait du bien de pouvoir manger une fois au restaurant.
Arrivée au mouillage Nuinudup de Eastern Lemon, l'un des plus beaux des San Blas. Un plan d'eau parfaitement protégé par les îlots alentours. Les familles Kunas nous accueillent très chaleureusement. Nous y avons trouvé de superbes molas, notamment auprès d'Eri un jeune Indien. Après avoir demandé l'autorisation, nous profiterons des îlots pour faire de supers barbecues. Malgré un mouillage un peu rouleur, un de nos meilleurs souvenirs, la plage de sable blanc de Waisaladup vers les atolls de Western Hollandes. Un cadre idyllique, désert, où seule une famille Kunas habite à l’extrémité Sud de l'île.
Les Kunas sont d'excellents marins et utilisent tout le potentiel de leurs pirogues. Ce sont aussi de bons pécheurs qui nous proposent leurs produits, poissons, pieuvres, crabes rouges ou langoustes. Les prix, qui se discutent, font rêver. 1US$ le crabe ou la langouste, 1US$ le kg de pieuvre, 1US$ le kg de poisson Il n'y a pas que les Kunas qui naviguent sur leur pirogue. Mettez un optimist à disposition des enfants navigateurs et vous ferez leur bonheur à travers les lagons des atolls.
Les habitants, les indiens Kunas, une vie hors du temps
Si les paysages sont splendides, c'est vraiment les rapports avec les indiens Kunas qui apportent toute la valeur à cet archipel des San Blas. Les enfants nous regardent encore avec de grands yeux comme des extra-terrestres, curieux de voir ces Blancs sur leur gros navire.
Régime matriarcal, nous avons surtout côtoyé les femmes en habit traditionnel qui viennent à notre rencontre pour vendre leurs "molas". Patientes, chaleureuses, nous n'avons ressenti aucune agressivité dans ces contacts. La génération d'aujourd'hui évolue avec l'augmentation des facilités des déplacements. Panama City est à 30 minutes d'avion et les jeunes ne se contentent plus de rester sur place, comme si le temps s'était arrêté.
Tous les nouveaux bateaux qui arrivent à un mouillage sont gentiment pris d'assaut par les femmes en pirogue pour une présentation de leurs molas. Comment ne pas craquer sur ces tissus colorés, dont les couches, parfois 7, sont patiemment assemblées pour former des images traditionnelles ou naïves.
Lisa, qui habite sur le continent près de Sidra, se fait conduire en pirogue vers les mouillages pour présenter les molas de sa famille. Certainement parmi les plus beaux que nous ayons vus. Les prix sont raisonnables. Pour une dimension standard, nous en obtiendrons 2 pour 35 US$, mais les molas qui peuvent dépasser un m2 atteignent des prix de près de 100 US$. Des semaines de travail. Une tradition qui est au coeur de la société des indiens Kunas. Chaque habit traditionnel utilise un ou deux molas pour serrer la taille des femmes.
Nargana - Porvenir, 2 villages le long de la côte du Panama
Les bâtiments de l'immigration au village de Porvenir, au Nord de l'archipel. Le meilleur endroit pour faire son entrée aux San Blas et au Panama. Tant pis si le mouillage est un peu rouleur. Nous avons fait nos papiers près de 15 jours après notre arrivée. Le représentant de l'immigration n'a pas trop aimé, mais finalement tout s'est arrangé. 20 US$ pour l'immigration, 89 US$ pour un permis de navigation de 3 mois et 8 US$ pour les autorités Kunas et leur "Congresso". L'aérodrome de Provenir. Plusieurs liaisons s'effectuent chaque jour depuis Panama City à 30 minutes en vol direct. 50 US$ pour un vol aller-retour, une aubaine pour nous. C'est vrai qu'il faut être flexible comme les horaires variables d'un jour à l'autre.
Le village de Porvenir. Le plus important . 400 habitants dont 20 à 25 % d'enfants qui vivent dans des conditions incroyables, huttes de roseau, toit de palmes, au sol du sable. 1 espace commun avec des hamacs où se regroupent 2 ou 3 générations. Très peu de vieillards, surtout des femmes à la peau parcheminée et dont l'anneau nasal a déformé le nez, provoquant une large ouverture. 3 épiceries, mais aucune n'a de légume, encore moins de viande. 3 églises aussi, toujours en roseau et toit de palmes. À notre souvenir, même en Amazonie les gens vivaient moins chichement.
Le village de Nargana ou Corazon de Jesus, à l’extrémité Sud du bassin de navigation. Un village pittoresque bâtit sur 2 îlots reliés par une passerelle. La taxe de mouillage est de 8 US$ valable 1 mois. Maisons, cabanes de tôles, bidonvilles, saletés. On est au bout du monde, même si quelques antennes de TV dépassent des toits. Malgré cela, c'est un bon endroit pour se ravitailler et accueillir des équipiers. Tant pis pour les moustiques et les nonos qui se régalent par calme plat.
Débarquement en annexe au ponton du Nalis Café, le seul vrai restaurant du coin. Poisson, poulet ou poulpe, accompagné de frites et de salade. Un bonheur dans cet environnement. La tienda Heidi. La seule épicerie qui peut nous proposer des produits de première nécessité ou frais, légumes, fruits, oeufs et même des poulets congelés. Homme à tout faire, Federico se démène pour nous avec la possibilité de commander à l'avance en prévoyant une prochaine venue.
La vie des indiens Kunas sur les îlots de l'archipel
Que ce soit dans les quelques villages sur le continent ou sur les îlots, les Kunas se satisfont de leurs traditions ancestrales. Vivants par famille de 2 ou 3 générations, ils sont propriétaires de leurs huttes et d'une partie ou de tout l'îlot où ils habitent et l'entretiennent à la perfection. Le hamac est une institution. Une hutte sans séparation intérieure est dédiée au repos et au sommeil. Tout le monde dort au même endroit. Sans électricité ou lumière, les Kunas vivent avec le rythme des jours et des nuits.
Le ravitaillement est assuré par quelques pirogues à moteur qui amènent l'essentiel dans les îles. Il n'est pas rare que les noix de coco servent de monnaie d'échange. Les commandes se font de semaines en semaines. Tout est basique. La hutte dédiée à la cuisine. Un feu qui brûle en permanence, alimenté par 3 troncs de cocotiers séchés. On y cuit le riz, les racines, le poisson, les poulpes, les langoustes et le poulet et l’on fait sécher les filets de poissons ou de lards au-dessus. L'eau douce est prise à même le sol dans un trou d'un mètre de profondeur qui permet d'atteindre la nappe phréatique qui se constitue dans pratiquement chaque îlot.
Le four à pain à Chichime. Cuit à l'étouffé aux braises de la fibre de noix de coco, le pain, sous forme de petites baguettes, est délicieux. Nous en avons souvent commandé un jour à l'avance. Notre ami Raoul et sa femme Italiana. Jeunes mariés, ils vivent à Chichime avec la famille d'Italiana. Habitant quelques années dans les quartiers défavorisés de Panama City, il a préféré revenir ici, préférant la simplicité à la délinquance de la ville.
Joyeux Noël 2005- Les fêtes à Chichime chez Raoul et sa famille
Avec Raoul, nous avons pu organiser de nombreux barbecues chez lui et sa famille. Proche des navigateurs, il avait un immense plaisir à recevoir les visiteurs. Cela lui permettait ainsi d'obtenir de modestes revenus. Noël 2005 aux San Blas. Ambiance irréelle. Dans la nuit, les enfants se protègent, un peu craintifs de ces drôles de visiteurs.
Il est vrai qu'un Père Noël avec un masque blanc qui débarque en annexe pour distribuer des bonbons n'est pas une chose courante aux San Blas. Notre ami Raoul était tellement fier du costume de Papa Noël que nous lui avons prêté que nous le lui avons laissé.
Alors que les navigateurs font la fête sur la plage devant les huttes de Raoul, la famille Kunas nous observe gentiment . Des petits cadeaux, des habits, nous avons essayé de répartir des petits présents pour toute la communauté des enfants.
En tout cas, le Papa Noël n'avait pas oublié de passer sur Alizé. Joyeux Noël Benjamin. Et Joyeux Noël à tous les enfants du monde. Partageons ensemble les richesses de notre terre. Un sourire est si facile.
Pas besoin d'une foule de cadeaux ou de divertissements pour les enfants. Le partage d'un moment restera un grand souvenir. Notre ami Bernard, qui n'est pas un géant, domine de 2 têtes Italiana et sa cousine. Les Kunas sont un peuple qui se protège des influences extérieures.
Sous le regard affectueux de Raoul, Benjamin pose avec ses copains Kunas. Malgré la difficulté des langues, le contact s'est vite établi. Lors de ces quelques barbecues chez Raoul, nous étions parfois 7 ou 8 bateaux ensemble. Une sacrée organisation.
Merci Raoul et Italiana. Merci pour votre amitié et tout ce que vous nous avez donné. Nous ne vous oublierons jamais. Nous vous souhaitons tout le bonheur que vous pouvez espérer, ici sur l'îlot de Chichime ou dans le village de Carti où réside la famille de Raoul.
La faune et la vie quotidienne aux San Blas avec les amis navigateurs
La faune est prodigieuse aux San Blas. Des oiseaux par milliers hors de l'eau et une vie sous-marine intense. Le pélikan, symbole des Tropiques, nous a accompagné tout au long de notre séjour.
Notre ami Claude présente avec fierté sa prise. Un beau "pargo" a la chair délicate. Malgré le nombre, il faut une certaine habitude et beaucoup de souffle pour réussir une si belle chasse. Un jour de chance. Par 4 mètres d'eau, devant une grotte, je me retrouve nez-à-nez avec cet énorme mérou. Il me faudra tirer à 3 reprises pour venir à bout de ces 25 kilos de muscles. Quel régal.
Les récifs de corail regorgent de crabes excellents à déguster. Dans quelques mètres d'eau, nous avons fait de belles chasses. Puis vers la fin janvier. les crabes ont disparus....Mystère. Plus de vent, eaux plus troubles, réchauffement? En tout cas, même les Kunas ne venaient plus nous proposer leur pêche. La société primitive des Indiens Kunas est à 30 minutes d'avion de Panama City, dont le centre ville n'a rien à envier aux villes européennes. Pour 50 US$ aller-retour, un ravitaillement en frais est vite assuré. Benjamin se souvient de son vol durant lequel le pilote lui a laissé les commandes.
Nos amis de Tangara. Voilà près de 4 ans que nous partageons cet esprit d'aventures et de découvertes. Une belle famille avec 3 enfants avec qui nous silloneront les San Blas durant près d'un mois. Après la pêche et la prise des filets, Vivianne est devenue une pro des sushis. Il est bon de les partager avec les amis. Ici, de gauche à droite; Vivianne, Alain, Laura, Benjamin, Claude, Patou et Marie.
Pour les enfants, les San Blas, c'est le rêve éveillé. Robinson Crusoé est à inventer. Hutte de palmes, feux pour le barbecue. Un réel bonheur pour Benjamin, Arthur, Laura, Julia et Océane accompagnée de ses chiens Milou et Una.
On a beau dire, mais où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. Alain l'a bien compris sachant qu'on est toujours mieux assis dans un bon fauteuil plutôt que sur un tronc. 3 capitaines se rafraîchissent dans l'eau des lagons. C'est pour mieux éteindre la chaleur du cognac après un bon repas. Quel souvenir.
L'histoire de 3 familles réunies pour une saison de plaisir aux San Blas. Une halte, un bonheur, dans les longs périples nécessaires pour arriver jusqu'ici, au fond des Caraïbes. Un dernier arrêt avant la traversée du canal de Panama et du Pacifique. Cela se mérite. Alain, Laura, Marie, Maxime, Vivianne, Benjamin, Océane, Patou, Claude et Arthur. Merci pour ces bons moments passés ensemble.
Fin janvier 2006. Olivier, le fils de Lucie de Catimini, est venu de Belgique pour partager 2 semaines avec nous dans cet archipel de rêve. Les sites de barbecue sont bien élaborés. Le confort s'apprécie toujours. À tel point que des inconnus, sûrement pas des Kunas, ont réussi à subtiliser le plateau de table que Roger de Catimini avait déposé.....
Notre ami Christophe, toujours aussi fidèle dans ses venues sur Alizé, nous rejoint pour 2 semaines aux San Blas. L'occasion d'un ravitaillement en frais avec de vrais produits du terroir suisse. Dès début février. Anne et Oliver nous rejoignent à bord pour un bon moment. Jean-Philippe, notre "Barracuda" est aussi des nôtres pour nous accompagner jusqu'aux Galapagos. Un bonheur de l'avoir à bord, une attitude et un soutien qui ne se démentira jamais durant ses 2 mois de séjour.
Un des fameux puits artésiens creusé à l'intérieur des îlots par les Kunas et qui permet d'avoir de l'eau douce en permanence. Anne et Benjamin sont bien heureux de pouvoir en profiter. Une image qu'on aime. Un enfant voyageur qui découvre bientôt son quarantième pays et qui aura tellement de souvenirs plus tard.
Encore des barbecues. Cette fois, une armada d'amis venus de Carthagène nous a rejoint. Taka, Carré d'As, Méroé, Tea. Le soir, avec un petit générateur portable, une piste de danse est vite préparée. Il ne manque que la musique pour compléter la photo. Cela fait partie de ce sentiment de liberté que nous offre notre vie de navigateurs.
Notre ami Pierre de Téa, toujous fidèle et présent avec sa Catherine. Samedi 18 février 2006. La mort dans l'âme, nous avons du dire au revoir à nos amis Kunas et aux San Blas. Les 54 miles à l'Ouest qui nous séparent de Portobelo ne sont pas une partie de plaisir. 20 à 25 nœuds de vent de NE, une mer bien formée, des creux de 2 à 3 mètres de travers. On marche entre 7 et 10 nœuds, sans avoir le temps de s’amariner.
Escale à Portobelo sur la route de Colon. Une baie parfaitement abritée et un village actif bâti autour des fortifications du 18ème siècle. Le plus grand fort d'Amérique Centrale. Plus du tiers de l'or des Amériques stationnait ici à l'époque. Dimanche 19 février 2006, arrivée à Colon avec beaucoup d'émotions. Passé l'entrée du chenal, c'est la fin de l'Atlantique. On va découvrir ce canal de Panama qui doit nous mener sur les eaux du Pacifique. C'est la suite dans les news n° 33.