Objectif-îles; les News 33 février à mars 2006

Les photos de notre séjour au Panama

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Le Canal de Panama - 60 km pour une des merveilles du monde
De Colon au bord de l'Océan Atlantique à Panama City sur le Pacifique, 60 km de traversée pour un des plus grands travaux réalisés par l'homme. Avec 1 pilote à bord et 4 équipiers plus le skipper, la traversée se fait en 1 ou 2 jours pour les voiliers, pour le prix de 600 US$ à payer auprès d'un agent ou des Autorités du Canal à Colon. 3 écluses au Nord montent les bateaux de 26m jusqu'au Lac Gatun. Chaque écluse fait 33,5m de large par 305m de long. Tout le système date de la période de construction, y-compris les portes terminées en 1914. Le Lac Gatun est tellement grand que l'eau n'est pas récupérée après chaque manœuvre. Cela représente 88'500m3 qui partent à la mer. La navigation sur le Lac Gatun, génois moteur, se fait dans un environnement digne de l'Amazone. Petits fourreaux, passages entre des îlots, jungle tout autour. C'est le passage du "Banana Cut", une voie qui évite le chenal principal sur environ 6 miles. Le défilé des cargos est incessant. Plus de 40 bateaux passent le Canal par jour. Cela représente un chiffre d'affaires de 600 millions US$ par an avec un bénéfice estimé de 1 million US$ par jour. Ces travaux de titans ont été réalisés au début du XXème siècle entre 1903 et 1914. Le 1er projet du Français Lesseps, datant de 1886, a dû être abandonné. Problème d'évacuation des terres excavées. Il a été repris et mené à bien par l'Américain Stevens. Ce sont d'ailleurs les Américains qui gèreront les opérations jusqu'au 31 décembre 1999. Depuis, le Panama a repris le contrôle du Canal. Une affaire en or. La profondeur est de 15 mètres minimum et les berges ont été taillées à 45 % par palier pour éviter l'érosion. Un projet d'agrandissement est déjà planifié qui pourrait permettre aux plus grands pétroliers de passer. 10 ans de travaux, qui ont déjà commencé, avec de nouvelles écluses. Passé la falaise de Gold Hill, les bateaux passent sous le Pont du Centenaire, magnifique ouvrage datant de moins de 10 ans. Après 30 miles de navigation sur le lac, c'est l'arrivée à l'écluse de Pedro Miguel. Les voiliers descendent de 10 mètres pour rejoindre, toujours à couple, les deux dernières écluses de Mira Flores, un mile plus loin. Le passage sous le Pont des Amériques, symbole de la réunion des deux continents américains, marque l'entrée dans le Pacifique.
La ville portuaire de Colon - L'entrée du canal côté Atlantique
Le port commercial de Colon, début ou fin de l'Atlantique. Plus de 40 cargos passent chaque jour le Canal. La majeure partie du trafic concerne des bateaux desservant des ports Américains aussi bien sur le Pacifique que l'Atlantique.
La Marina du Panama Yacht Club ou Marina de Cristobal. Bien abritée au fond du port commercial et bien située par rapport à la ville de Colon. Nous avons payé 27 US$ par jour et passé de bons moments en compagnie des amis navigateurs, aussi bien au restaurant de la Marina, excellent et bon marché (4 US$ pour la plupart des plats) qu'autour d'un barbecue sur les pelouses. Malheureusement, la pollution est extrême avec un incinérateur qui évacue les fumées des ordures à quelques dizaines de mètres des pontons, dans l'axe du vent dominant d'Est. L'avenir de cette marina est incertain. On parle de sa fermeture dans les deux ans et son remplacement par une nouvelle marina à l’extrême Nord-Ouest du bassin limité par la grande digue de Colon. Un emplacement complètement excentré. Les voiliers ne sont pas forcément les bienvenus dans cette zone hyper-active.
La ville de Colon. Une ville en ruine. Des projets d'aménagements sont bloqués depuis des années. Les habitants ne paient plus de loyer depuis longtemps et les propriétaires d'immeubles ont décidé de supprimer tout entretien jusqu'à la destruction des immeubles. La ville de Colon est accessible à pied depuis la Marina. Sans trop de danger de jour, en cherchant bien, on y trouve à peu près tout ce que l'on a besoin pour l'entretien d'un voilier à des tarifs sans concurrence. Avec l'aide de notre agent, Stanley, un homme de toute confiance, très efficace, nous avons sillonné la ville sans problème.
Panama est un pays où nous avons un grand pouvoir d'achat. Le coût de la vie est très bon marché. Similaire au Guatemala, au Venezuela ou au Brésil. Mais la zone hors taxe de Colon bat tous les records. Avec une commande groupée pour 5 bateaux, nous avons fait le plein de boissons. Vins, alcools et autres boissons. C'est vrai qu'on ne trouve pas souvent du Pastis pour 7 US$ le litre. C'est l'occasion de déguster les vins achetés. Une excuse, si nécessaire, pour une bonne partie de rigolade. Jean-Phi, notre équipier, s'éclate avec Lucie de Catimini et Etienne, de passage sur Méroé.
En attendant les dates de passage du Canal, les préparatifs vont bon train à la marina, qui serait parfaite s’il n'y avait pas tant de pollution. Les bateaux s'entraident et l'on partage de bons moments lors des repas. Le climat, en ces mois de février - mars est parfait, chaud et ventilé. La zone de mouillage des voiliers en attente du passage du Canal. Le "Flat". Bien protégée dans le vaste bassin du port de Colon, elle est délimitée par de grosses balises jaunes. Assez vaste, elle a le gros problème d'avoir des fonds de vase par 8-10 mètres d'eau qui ne tiennent pas en cas de coup de vent. Nous avons fini par nous accrocher à l'une des balises pour y passer la nuit. Pas sûr que les Autorités l'aillent apprécié si elles l'avaient appris.
Le 5 mars 2006 - traversée du canal pour Alizé
Après un contact sur VHF 12, une pilotine amène le pilote obligatoire à bord du voilier. Les voiliers sont protégés par des parrebattages supplémentaires sous forme de pneus recouverts par des emballages plastiques pour éviter les marques de caoutchouc sur les coques. Ces pneus sont récupérés à Panama City sur les bateaux ayant traversés le canal. Une tâche qui peut être fait individuellement ou par l'agent qui est en charge de l'organisation de la traversée.
Du monde sur Alizé lors de notre traversée du 5 mars. Nous avons complètement sous-estimé l'impact du Carnaval, qui a tant d'importance pour tous les pays d'Amérique Centrale. Initialement fixé au 27 février, le passage est reporté au 8 mars, puis au 14 mars, sans explication. L'intervention du Consul de France, rencontré à Panama City n'y changera rien. Seul moyen confirmé pour éviter ces retards, payer un pilote privé pour la modique somme de 2'250 US$. Le 3 mars, nous nous résignerons à faire cette dépense pour respecter notre programme de navigation avec Jean-Philippe, faute de quoi il n'aura pas le temps de visiter les Galapagos. Notre ami Italien, Ottavio, sur son splendide Bénéteau 57, Mahureva, fait la même démarche. À partir de là, tout va très vite. Notre passage est fixé au 5 mars, traversée en un jour. Nous partageons les frais avec Jean-Phi, Elisabeth, Etienne et Bernard pour qui c'est la dernière chance de vivre cette expérience. Nous serons 9 adultes à bord avec Anne et Oliver, présents malgré une entente qui se détériore.
Le passage des écluses de Gatun, côté Atlantique, qui nous amène en 3 passages, 26 mètres plus haut, sur le lac du même nom. Derrière de gros cargos, les voiliers sont parfois 3 à couple dans la largeur des écluses. Les infrastructures portuaires le long du canal. L'entretien des installations d'origine est considérable, le dragage permanent pour garantir un tirant d'eau de 15 mètres.
Alizé, minuscule, à l'intérieur des écluses. Matériel nécessaire, 4 aussières de 40 mètres, fournies par notre agent ou louables à Colon. 4 équipiers, obligatoires, s'occupent chacun d'une aussière pour la garder tendue aussi bien lors des descentes ou des montées d'écluse. Lors de l'arrivée du voilier dans l'avant poste de l'écluse, les hommes à terre, 2 de chaque côté, lancent chacun à la main, une cordelette de plusieurs dizaines de mètres, lestée au bout par une touline (cordelette nouée, faisant un nœud serré rond de la grosseur d'une boule de pétanque). Le jeu est de les attraper avant qu'elle ne s'écrase sur le pont au risque de casser des équipements. (Protection des panneaux solaires vivement conseillée). Les cordelettes servent à fixer les extrémités des aussières qui sont reprises par les hommes de terre qui les fixent autour des grosses bites après avoir avancé le voilier dans l'écluse. Ces manœuvres se répètent à chaque écluse.
Le passage des écluses est encore bien plus impressionnant de nuit. Une ambiance irréaliste dans un éclairage violent fait de rouge et de jaune. Une rencontre du 3ème type avec les locomotives électriques de chaque côté des écluses qui tirent les gros cargos lors de leurs entrées et sorties.
Le vaste Lac Gatun, 30 miles de distance entre les écluses montantes et descendantes. En cas de passage en 2 jours, les voiliers s'amarrent au début du lac à de grosses balises pour y passer la nuit au milieu d'un environnement sauvage, jungle et singes hurleurs. Au petit matin, ils empruntent le passage du "Banana Cut", une voie qui évite le chenal principal sur environ 6 miles. Le défilé des cargos est incessant.
Si 40 cargos passent le canal par jour, le nombre de voiliers est limité à 5 unités. La raison principale vient du nombre d’apprentis pilotes qui sont disponibles pour les voiliers. L'autre raison vient des complications qu'apportent les manœuvres des voiliers dans les écluses.
Des centaines de morts, des années de travail pour excaver le canal surtout dans la partie qui mène aux écluses côté Pacifique. Ici la falaise de Gold Hill. Peu après Gold Hill, les bateaux passent sous le pont du Centenaire, en mémoire des premiers travaux du Canal.
Les 3 écluses côté Pacifique. Pedro Miguel et Mira Flores. Cette dernière est équipée de Web-cam qui permettent de voir en direct le passage des bateaux à la sortie des écluses.
L'ouverture des portes de la dernière écluse donnant sur le Pacifique, tout un symbole. Toutes les portes sont d'origine et datent de 1914. Mira Flores et les toboggans des rails des locomotives qui tirent les cargos aux entrées et sorties des écluses.
Passage du pont des Amériques. Symbole de la réunion entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud. C'est le seul passage routier entre ces deux continents. Panama City, la capitale. Une ville qui n'a rien à envier aux capitales Européennes. Dans un espace relativement restreint, on trouve de tout, du luxe aux quartiers pauvres.
La capitale Panama City - la porte d'entrée du Pacifique
À quelques miles de la sortie du canal, à l’extrémité de la presqu'île de Flamenco, le mouillage de Amador. Bien situé, c'est certainement le meilleur endroit pour procéder aux derniers préparatifs avant le départ pour le Pacifique et les Galapagos. Attention au marnage qui atteint 4 à 5 mètres.
La Marina de Flamenco, la seule qui offre un confort pour les approvisionnements et la maintenance des bateaux. Un privilège qui se paye ; 1,75 US$ / pied/jour. Punta Pacifica, tower Ocean Park, 21ème étage. C'est là que Fred et Anna ont acheté un appartement de 250m2 avec vue imprenable sur la baie pour devenir résidents Panaméen. C'est le quartier le plus chic et le mieux situé de Panama City. En pleine évolution, les tours d'habitation se construisent les unes à côté des autres. On y trouve toutes les commodités, en toute sécurité.
Début mars 2006, chez Fred et Anna qui attend un heureux événement avec la naissance proche de 2 jumeaux, déjà prénommés Alexandre et Benjamin, en souvenir de notre Babou. L'aménagement du 21ème étage de la Tower Ocean Park fait rêver. D'autant plus lorsque nous apprenons que le prix d'achat se négocie à 1'000 US$ le m2. Cela pourrait nous donner des idées à nous aussi.
La vieille ville de Panama City est classée Patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. Les travaux de restauration, payés par l'UNESCO, vont bon train. L'esprit colonial du temps des conquistadors donne toute sa valeur à ce quartier. La Plaza Bolivar, en pleine vieille ville. Des terrasses, des restaurants viennent donner vie aux ruelles. Le climat est idéal pour flâner.
Dans la vieille ville, les exemples d'architecture réussie se multiplient à tous les coins de rue. C'est magnifique. Derniers instants avant le départ pour l'archipel des Perlas et le Pacifique. Fred nous tient compagnie avec l'équipage italien du voilier Mahureva et son skipper et propriétaire Ottavio. Quelle ambiance.
Le vendredi 10 mars, avec Tangara et Laura, nous quittons Panama City pour de nouvelles aventures dans le Pacifique. Aux Chapitres des news n° 34, l'archipel des Perlas, l'île Coco et les Galapagos, avant la grande traversée sur les Marquises.

Le pays de Panama, avec ses paysages variés et ses différents modes de vie, tels les San Blas et Panama City, à moins de 100 km de distance en avion nous a fasciné, bien que nous n'en ayons vu qu'une petite partie. Idéalement placé pour voyager dans le monde, bénéficiant d'une situation stable vu le côté hautement stratégique du Canal, la vie paraît facile avec des conditions financières très avantageuses. À réfléchir...

Babou est aux anges avec son copain Arthur de Tangara. Découverte des dessous des pontons de la Marina Flamenco et autres bêtises "gentilles", c'est la détente avant de repartir ensemble pour de nouvelles navigations.