Objectif-îles; les News n°16 - Mars / Avril 2003

Les photos des paysages et des berges de l'Amazone

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Le 26 février 2003, départ de Fortaleza pour Soure, sur l'ìle de Marajo à l'embouchure de l'Amazone et du Rio Para. C'est là que commence la 3ème Transamazone organisée par l'Etat brésilien du Para en collaboration avec le Rallye des Îles du Soleil organisé par Philippe Bourgeat.

À 3 degrés Sud de latitude, nous sommes proches de l’équateur et nous ressentons pleinement la saison des pluies et la zone de convergence intertropicale où s’accumulent les grains depuis le large. La navigation devient pénible, le vent est très variable, nous sommes trempés, plus rien ne sèche. Il y a des pirogues à voile partout, de jour comme de nuit.

Arrivée dans l'embouchure du Rio Para, le mélange des eaux est nettement visible Les eaux sont toujours aussi poissonneuses. Nous attrapons des poissons que nous ne connaissons pas.
La ville de Belem à l'enbouchure du Rio Para. Dernière grande ville avant la remontée sur l'Amazone. Une plaque tournante qui conserve de nombreuses marques du passage des portugais aux siècles passés.
Une belle architecture coloniale en cours de restauration qui vous projette dans l'histoire du pays
La cathédrale de Belem. La religion reste d'une grande importance dans le pays. Bel exemple d'architecture
Les anciens docks du port de Belem entièrement transformés. Une grande esplanade et des boutiques et des restaurants à l'intérieur des bâtiments. Une grande réussite. Un grand bateau de passagers au trappiche (ponton sur pilotis), prêt à partir pour Santarem ou Manaus. Transport de marchandises et de nourriture (bonjour la chaîne du froid !!). Les passagers ont le choix de dormir sur des hamacs ou dans quelques cabines sur le pont supérieur. Il y a même une disco derrière le poste de pilotage. Ambiance assurée au contact avec les voyageurs. Si c'était à refaire, nous prendrions ces bateaux pour découvrir l'Amazonie.
Le spectacle est permanent le long du fleuve ou des fueros, ces petits rios qui longent l'Amazone. Huttes isolées ou petits villages sur pilotis. Les habitants nous saluent tous avec enthousiasme.
Les arrivées dans les villages où le rallye fait étape font l'objet d'un cérémonial festif. Défilé des voiliers, tambours, musique, réception, danses folkloriques. C'est la fête dans la joie. Tout le village se mélange aux participants du rallye.
Un étroit fuero à travers la forêt. Les bateaux se suivent à la queue-leu-leu.
L'Amazone est le plus grand fleuve du monde. Sa largeur atteint jusqu'à 14 km, autant que le Lac Léman. Son débit est énorme avec des profondeurs dépassant souvent les 50 mètres.
Au mouillage devant ce village, nous vivrons le plus violent coup de vent de notre séjour en Amazonie. De nuit, un grain soudain avec de la pluie et des rafales à plus de 50 noeuds. Quelques bateaux ont dérapé et "Gaston" est venu nous percuter de plein fouet, faisant un trou dans la coque à la hauteur du hublot de la cabine arrière tribord.
Au fur et à mesure que nous remontons le fleuve, le paysage change. La forêt équatoriale se transforme, devient plus sèche, des cultures apparaissent, des élevages de boeufs aussi.
Impossible d'utiliser l'eau limoneuse du fleuve pour la consommer. Les bateaux se sont équipés de récupérateurs d'eau de pluie plus ou moins efficace. Seuls les villages permettent un ravitaillement d'eau au moyen d'un camion citerne et d'une pompe. Toute une organisation.
La visite de cette partie du village d'Almeirim restera un souvenir extraordinaire. Après un repas pris dans l'une des huttes sur pilotis, nous ferons le tour des maisons de passerelles en passerelles accompagnés par une dizaine d'enfants du village.
05h30 du matin, le rallye est parti en convoi pour une nouvelle longue journée de navigation sur le fleuve. Contre le courant, la vitesse réelle ne dépasse guère 2 à 3 noeuds.
Tout au long du trajet, nous croisons de nombreux convois. Transport de bois ou de containers. Tout passe par l'Amazone ici. Il n'y a pas de routes reliant les villages entre eux.
à l'approche de Monte Allegre. Des plaines avec des collines qui se dessinent en arrière plan.
Des gens heureux et chaleureux malgré des conditions de vie rarement vues ailleurs. Lors de nos excursions, malgré la langue, nous avons pu nouer des contacts intenses avec les habitants en faisant du troc ou en leur offrant des habits, des jeux ou des pelluches.
Lors de notre passage, des dizaines de pirogues occupées par des enfants viennent à notre rencontre par curiosité. Aucune agressivité ou mendicité. Et de larges sourires lorsque nous leur offrons une petite attention.
Bien protégés par les produits et les moustiquaires installées sur le bateau, à l'exception de 2 ou 3 mouillages, nous n'avons pas eu à craindre les moustiques.
L'Amazonie, une région gigantesque qui restera un souvenir extraodinaire.
L'Amazonie est la plus grande forêt du monde. C'est le poumon du monde. Qu’en sera-t-il dans quelques années au vu de l’importance de l’industrie forestière et de l’implantation de grandes sociétés américaines telle que Cargill qui déboisent à tout va avec la bénédiction de l’état brésilien.
Jeanne-Marie Morlet, lausannoise, nous accompagne durant tout le mois de mars pour la remontée de l'Amazone. Pour notre plus grand plaisir, Joseph, dit "Padre Joseph", fidèle équipier sur Chenapan, nous rejoint sur Alizé lors d'une des dernières étapes.
Au coucher du soleil. Dans les marécages proches des rios, les pêcheurs lancent leurs filets à travers les jascintes flottantes.
Alter de Chao, paysage unique sur l'Amazone à proximité de Santarem. Notre ultime étape lors de la remontée. Plus d'un mois pour parcourir 1000 km depuis Belem.
à l'entrée du "lagon" d'Alter de Chao, les pêcheurs se tiennent debout sur leur pirogue pendant des heures, attendant le passage d'un banc de poissons.
La nature a bien fait les choses ici. Une longue plage de sable blanc sépare le lagon d'Alter de Chao du Rio principal.
Cet endroit touristique de l'Amazonie se développe à toute vitesse. De nombreuses résidences se construisent sur les berges et les prix des terrains sont en constante augmentation .
Coucher de soleil sur Alter de Chao. Nous sommes restés 4 jours dans cet endroit magnifique.
Depuis Alter de Chao, il nous faudra 4 jours non-stop, à raison de 13 à 15 heures de navigation par jour, pour rejoindre Afua à l'embouchure de l'Amazone. 800 km de descente à 8 - 10 noeuds de moyenne.

De Belém à Santarem, jusqu’à Alter de Chao, ultime étape splendide avant le retour, nous avons réalisé un exploit inutile en mettant nos bateaux à rude épreuve.

De multiples étapes de près de 12 heures de navigation au moteur, parfois plus, nous ont usé dans le climat agressif de la saison des pluies qui a stressé plus d’un équipage et qui a conduit à quelques excès de comportement chez certains participants. Dommage pour l’ambiance du rallye.

Après 54 jours, l’embouchure de l’Amazone, près d’Afua, est ressentie comme une libération. Finie la navigation en convoi, c’est la liberté.